Extrait du journal

Si, les fonctions officielles du nonce ne commenceront que deux jours après, quand il aura présenté ses lettres de créance au président de la république, voici cependant plus d'un mois qu'il discute des affaires de France avec M. Jonnafcrt. Hier encore, il a passé deux heures dans le salon rouge et or du palais Borghèse. Les deux diplomates, fort bien faits pour sympathiser et promptement s'entendre; puisque l'évêque a l'expérience d'un vieux parlementaire et notre ambassadeur la subtilité courtoise d'un prélat romain, ont utilement travaillé les intérêts français au Maroc, en Orient et en Extrême-Orient, que notre absence du Vatican avait fait négliger ou permis de combattre, peuvent, dès maintenant, être considérés comme rétablis. Ils étaient les plus urgents. Ils n'étaient peut-être pas les plus importants. L'Europe centrale est sortie des laboratoires de Versailles, de Saint-Germain, de. Neuilly et de Trianon avec des modifications capitales auxquelles l'Eglise va être obligée d'adapter son organisation. Nous aurons évidemment notre mot à dire à propos des initiatives que va, prendre le Saint-Siège dans ces Mats nouveau-nés, où notre influence le dispute à la propagande de Berlin, trop pressé de reconstituer le Mitteleuropa, et.qui ne néglige aucun moyen de propagande ou de pression. Ainsi, pour s'acquérir des titres d'utile reconnaissance dans l'entourage du Saint-Père la Wilhelmstrasse vient de suggérer et de faire réaliser l'érection en diocèse de la Saxe, qui, jusque maintenant, dépendait de la congrégation de la Propagande. Et puis, il y a les territoires plébiscitaires, Haute-Silésie pour le présent, Memel et la Sarre à venir, où les instructions données à un clergé dont la commission d'Oppeln a pu apprécier l'influence sur les esprits pourront différer, si une voix française se fait entendre, et suivant son influence....