Extrait du journal

Et, en effet, quand elle mobilisa ses années, la situation était encore trop indécise pour qu'on pût deviner de quel côté pencherait la balance. Beaucoup même, parmi les neutres, croyaient encore que ce ne serait pas du nôtre. Mais le droit y était sans conteste, et ce fut assez pour déterminer l'Italie* â mettre son épée au service de ceux qui le défendraient. Dès le début, elle s'était détachée de la Triplice, « n'étant pas, dislitelle, tenue par ses accorda antérieurs à .s'associer aux empires centraux dans une guerre d'agression». Quand elle connut la façon monstrueuse dont ses anciens alliés menaient cette guerre qu'ils avaient si criminellement déchaînée, elle eut comme un sursaut de révolte et de dégoût. Un mouvement d'opinion irrésistible, aidé par les discours enflammés de tribuns populaires, se déchaîna depuis les Alpes jusqu'à la Sicile, et, le 23 mai 1915, la guerre fut déclarée .à l'Autriche, ennemie séculaire, abhorrée de tous ceux qui se souvenaient des blessures faites autrefois nar sa main de fer. La tâche à entreprendre était rude. Il fallait d'abord couvrir une large frontière s'étendant de. l'Adige à l'Isonzo. Il fallait aller chercher l'ennemi dans des oavérnes perchées sur des pitons presque inaccessibles, hauts de plus de deux mille mètres et dont les pentes abruptes se prêtaient mal au transport des gros canons, des munitiqns et des vivres. Mais une ardeur généreuse et un magnifique esprit national animaient cette jeune, armée, impatiente de faire ses preuves, et que menaient à la bataille libératrice son Roi et ses Princes, dignes 'rejetons d'une brillante lignée de soldats. ,Elle triompha tout d'abord des difficultés les plus âpres et, après quelques mois d'une lutte furieuse, elle culbuta les Autrichiens des sommets qu'ils occupaient Au-dessus de i'Adige, ainsi -qife dans le Trehtin....