Extrait du journal

Armoiries parlantes et galantes J'ai visité, cet après midi, les ateliers de X..., un carrossier fashionnble, comme on eût dit au temps d'Alfred de Dreux et de Roger de Beauvoir, que je ne désignerai pas autrement de peur d'avoir l'air de lui « faire une réclame » dont sa réputation et sa fortune le mettent parfaitement en mesure de se passer. X... est bien plutôt, en effet, un homme d'art qu'un homme de métier. Ses galeries d'exposition sont de véritables salons, où les véhicules de toute espèce qu'il fabrique s'alignent sur un parquet ciré, resplendissant comme une glace, et entre quatre murs dra pés de tapisseries comme je n'en ai vu que dans l'appartement de Mathilde Lasserny, au boulevard des Italiens. A qui s'étonne de ce luxe : Mon Dieu, répond X..., en souriant, les sportsmen logent leur « pur-sang » dans des palais. Pourquoi n'en serait-il pas de même des voitures? La voiture, disait LouisXVIII, un monarque impotent, c'est la monture des gens qui ne vont pas à cheval....