Extrait du journal

Eh bien il faut le répéter c'est une pure calomnie que d'attribuer ces folies à l'art, ou à la grande ville. Les vrais artistes, les sincères, ceux qui sont désintéressés et qui songent à l'œuvre qu'ils font, avant de songer aux coups d'œil des passants sur les places publiques, se gardent sains et de cerveau robuste, jusqu'à la dernière- vieillesse. Voyez Victor Hugo, Michelet, Delacroix, Berlioz, Gustave Flaubert. Ils ont pour tant travaillé chaque jour, reprenant l'œuvre interrompue; mais l'esprit, bien loin de s'user, devient plus souple et plus solide à ces exercices d'art pur. Et Paris, ce n'est point non plus ce tourbillon vertigineux qu'on se plaît à re présenter, et où plus de deux millions d'hommes seraient emportés chaque jour, comme la poudre du désert, dans une valse du Sahara. Chaque existence y trouve sa cellule. Je 11e sais pas si don Juan y jette l'échelle de soie, mais j'y connais des docteurs Faust qui ne bou gent guère de leur fauteuil. Ceux-là, les patients, sont les forts. Ils ne tentent pas, accroupis, de découdre le galon de pourpre que porte la Muse sur sa tunique; mais le cœur haut, les yeux séfemsrils regardent*Ta pure étoile qui brille au-dessus de son front. ÉLEMIR BOURGES...