Extrait du journal

Si encore ces cadeaux étaient destinés à des enfants, nés pour être fort riches, et dont la vie ordinaire est en harmonie avec ces magnificences; peut-être bien trouverais-je encore qu'il est inutile de rendre* j-jplus vives à leurs yeux ces images cLe dépense folle.. Mais il n'y au rait que demi-mal après tout. La petite fille, qui, une fois devenue-jeune femme, mettra mille écns à une robe, peut sans trop d'inconvénient recevoir des jouets qui ne lui enseigneront rien qu'elle ne doive apprendre plus tard. Mais le pire, c'est qu'on les donne à des enfants de la classebourgeoise_, d'une for tune moyenne, et dont la condition .sera peut-être .même assez précaire, quand elles auront, à l'âge de vingt ans, épousé un fonctionnaire, qui ne possède d'autre richesse que les espérances de sou avenir. On sent bien soi-même, en achetant le cadeau, qu'on fait une sottise, et qu'on a tort : mais que voulez-vous 1 l'habitude, et aussi, je crois, un peu de vanité. On éprouverait un certain malaise à offrir un objet de mince valeur.-On au rait peur d'être, dans la maison, traité de vieux grigou. l)e quoi aurait-on l'air, si l'on entrait, sa poupée de dix francs sous le bras, dans un salon encombré de ba bioles légères et coûteuses. On . pesle contre l'usage et l'on s'y résigne....