Extrait du journal

Hier, 24 décembre, veille de la grande fête de Bethléem, aux premières vêpres, M. Rais, consul général de France en Palestine, arrivait en grand uniforme, sur la place du Sanctuaire, accompagné du contre-amiral Grandclément, commandant la. division navale de Syrie, avec, une brillante escorte d'officiers de terre et de mer et un détachement d'une quarantaine de matelots du Cassard. Les cloches emplissaient les airs des notes joyeuses du Gloria in excelsis Deo. Le clergé, en surplis blancs, était venu au devant des représentants de la France. La bonne et simple population se pressait et s'entassait pour voir. Les femmes de Bethléem, coiffées de la « chatoueh », regardaient, ravies, ce déploiement pacifique. Leur costume, soit dit en passant, n'est pas une des moindres curiosités.' de Bethléem). Elles portent une longue robe étroite, avec un gracieux veston; la toksireh, en drap rouge, brodé d'arabesques et de fleurs .en soies voyantes. Un grand voile blanc retombant par derrière cache leurs longues tresses. Une chaîne de métal blanc sert de .mentonnière et descend sur la 'poitrine en- chapelet dé grosses' pièces Aux yeux de ces chrétiens qui font la haie, ces couleurs françaises, ces uniformes français, c'est l'image d'une grande puissance, c'est la vision d'un pays qui les a toujours aimés, qui les a défendus dans le passé, qu'ils aiment encore; malgré les incertitudes et les hésitations de l'heure présente. et qu'ils voudraient voir occuper une plus grande place dans les destinées de leur Palestine....