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Le Globe, 20 janvier 1832

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Le Globe
20 janvier 1832


Extrait du journal

DE LA PRESSE DEPARTEMENTALE. [ II* ARTICLE (l) ]. Dans un premier article nous avons cherché à établir la véri table position des rédacteurs de journaux de province, et le ta bleau que nous avons présenté de leur situation a été plutôt affai bli qu’exagéré ; aujourd’hui nous voulons examiner l’esprit géné ral qui préside à la rédaction des feuilles de province, indépen damment de toutes nuances d’opinion. Nous croyons que la presse départementale, en grande partie , n’a pas nettement conscience du but qu’elle doit atteindre : soit préoccupation des idées générales, soit ambition de lutter par la discussion avec les journaux de Paris et d’établir avec eux une sorte de concurrence destructive du rôle qu’ils devraient remplir, toujours est-il que les journaux de département se consacrent trop exclusivement aux discussions générales , à l’examen ou dé fense des principes fondamentaux, suivant eux, de la société. L’on nous comprendrait mai si de là on allait conclure que toute discussion sur une grande idée , sur un point capital de notre droit politique est de par nous interdite aux journaux de pro vince; il est bon que partout le public soit tenu au courant de ce qui sc passe dans les hautes régions de la politique. Les journaux de Paris sont placés merveilleusement pour mettre tout le monde au fait de ces divers épisodes du draine européen. Les feuilles de province viennent ensuite pour répandre, et en le graduant aux diverses localités , tout ce qui se traite dans la société , tout ce qui se débat dans le sein des chambres et dans le gouverne ment. Mais de là à faire un enseignement général, quotidien , régulier, il y a une grande distance. Quoi qu’ils fassent, les jour naux de province auront toujours du désavantage sur ce terrain , où, malgré leurs efforts, ils ne peuvent prendre que la seconde place. X oyons donc quel est le rôle qu’ont à remplir les journaux de Paris, et par déduction nous établirons la conduite qu’ont à tenir les journaux de province. A Paris, où sont réunies les plus hautes capacités, où se trou vent concentrés, centralisés, si l’on veut, la haute administra tion et les pouvoirs publics, là où se débattent les intérêts de tous, et où"toutes les provinces ont leurs représentants, il est in dispensable que les journaux discutent les faits généraux de la so ciété : c’est une tâche qu’ils peuvent remplir. Il est bien qu’ils surveillent la marche des affaires et les gouvernants. Dans un système où tous les rapports sont fondés sur la défiance, où l’initiative appartient à tous, il faut nécessairement que les journaux de Paris se placent en face du pouvoir, lui demandent compte de tous ses actes, et lui proposent les mesures d’intérêts, (1) Voir le Globe du 5 janvier....

À propos

Fondé en 1824 par Pierre Leroux (1797-1871) et Paul-François Dubois (1793-1874), Le Globe a traversé plusieurs phases très distinctes : de publication strictement littéraire, la rédaction – regroupant plusieurs universitaires – s’est peu à peu intéressé à la politique et à l’économie, via le saint-simonisme.

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