Extrait du journal

Saint-Quentin, 19 mai. Quelques feuilles réactionnaires en sont encore à ergoter sur la manifesta tion du premier mai et sur l'altitude énergique que le gouvernement a cru devoir prendre en cette circonstance, et fidèles à leur habitude de tout critiquer, elles parlent avec ironie de ce qu elles appellent, un déploiement de forces inu tile. Nous ne nous attarderons pas à dé montrer ce que leurs critiques ont d’in juste, nous nous contenterons de dire que si les événements avaient tourné autrement et que si par malheur, l’or dre du jour avait été troublé, res mêmes journaux qui estiment que M. le ministre de l’intérieur a montré trop de prudence, qu’il a pris trop de précautions, n’au raient pas manqué de lui reprocher son manque de prévoyance et de fermeté ; ils l’auraient représenté comme un homme sans énergie ou pactisant avec l’émeute. Avec ces honnêtes réactionnaires, le gouvernement est toujours dans son tort ; qu’il fasse bien ou mal, ils le cri tiquent quand même et trouvent tou jours des raisons pour déclarer qu’il a agi inconsidérément ou maladroitement. C'est chez eux un parti pris. Ce serait donc perdre son temps que de vouloir leur prouver qu’ils ont tort et qu’ils font une besogne honteuse, inavouable. Les débats qui ont eu lieu récemment à la Chambre, au sujet de l’altitude prise par le gouvernement pendant la journée du 1er mai ; le succès éclatant remporté par M. Constans à la tribune, le témoignage de confiance que le minis tère a obtenu de la majorité, donnent un formel démenti aux calomnies des adversaires de la République. Une politique de fermeté qui n'exclut pas le respect de la liberté, une poli tique large, tolérante, mais sachant prendre les mesures que comportent la situation, sachant assurer le maintien de l’ordre, et défendre les institutions existantes contre les fauteurs de désor dres ; telle est la politique que le minis...