Extrait du journal

EUX « qui-n'ont-pas-les-moyens » sont perpétuellement obsédés par le souci de trouver de la subsistance. Non pas que chacun, actuellement, « crève de faim », mais bien parce que le maintien du niveau de vie, si maigre soit-il, se voit déjà remis en question. « Combien faudra-t-il « faire » d’heures de travail dans six mois ? Comment arrivera-t-on à renouveler ses vêtements, déjà si coûteux ? Comment espérer se procurer enfin un logement convenable, assurer des conditions de vie valables à ses enfants, alors que les prix montent sans cesse et sont déjà inabordables ? » Autant de problèmes, autant d’obsessions ! Et ne faut-il pas se soucier aussi des hausses sur les tarifs de transport (métro, tramways, autobus) ? Ne doit-on pas prévoir, de plus, la majoration du prix du tabac, de la boisson, des timbres-poste même ? Peut-on, enfin, négliger le problème des impôts à acquitter ? Tout cela forme une totalité pesante difficile à supporter pour tous ceux qu’inquiètent les rumeurs de guerre, le fracas des divers ultimatums diplomatiques et quel est le travailleur que les atteintes à la paix et à la liberté n’éprouvent pas ?...