Extrait du journal

Des syndicalistes n'ont pas manqué de signaler cette mollesse des organisations syndicales. Us ont expliqué les causes de la faiblesse et de l’inefficacité du Mouvement ouvrier par faction néfaste des politiciens qui, depuis la Libération, détournent le mouvement syndical de ses véritables objectifs. « Les politiciens communistes — nous disent-ils — ont, à travers une série de grèves politiques, qui ont été autant d’échecs, vidé la classe ouvrière de sa substance. Les travailleurs ont perdu confiance en eux-mêmes. Ils sont dégoûtés et de l’organisation et des dirigeants, et c’est ce qui explique le peu d’ardeur revendicative actuelle. » D’autres prétendent que c’est délibérément que les pontifes freinent un mouvement que la situation économique permettrait de lancer. U y a du vrai dans tous ces diagnostics. Mais, en dehors de cela, au-dessus de cela, il existe une cause plus profonde, plus grave, une cause qu’il faut avoir le courage d’examiner, de proclamer ; c’est l’incroyable apathie qui pèse p sur la classe ouvrière....