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Le Libertaire, 13 mai 1949

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Le Libertaire
13 mai 1949


Extrait du journal

La démocratie semi-libérale, abritée par la Constitution et un arsenal de lois dont nul ne> connaît le premier mot, se maintient envers et contre toutes les volontés réelles — bien que non formulées officiellement — du peuple. Le crime d’Indochine en est une preuve éclatante. Abstraction faite d’une poignée d’imbéciles qu’agitent encore les claquements d’un drapeau souillé et de quelques généraux soucieux de l’éclat de leurs étoiles, une écrasante unanimité est dressée contre ce brigandage à main armée. Et cette volonté de tout un pays, qui se manifeste clairement, se lit dans tous les regards, se révèle dans toutes les conversations, cette volonté, beaucoup plus éloquente qu’un quelconque scrutin ridiculement minoritaire, est étouffée par la loi républicaine ! Voilà ce que l’on appelle la liberté ! Voilà le résultat du suffrage universel, voilà cette démocratie où le peuple n’est roi que vingt-quatre heures tous les cinq ans !...
Le Libertaire (1895-1972)

À propos

Le Libertaire ou « le journal des anarchistes » est un hebdomadaire lancé en France en 1895 – soit sous les Lois Scélérates - par Louise Michel et le militant Sébastien Faure. Pendant la Première Guerre mondiale, le journal paraît clandestinement. En 1945, le journal est présenté comme « l’organe de la Fédération anarchiste ». Le Libertaire bénéficie alors de contributions prestigieuses, telles que Georges Brassens, André Breton, Albert Camus.
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