Extrait du journal

pour les uns, par la fameuse lettre de Mayer, pour certains, les staliniens, par la poussée des masses. La première explication est bien superficielle, la deuxième totalement fausse. Après plus d'un an de ces demi-mesures, de ces habiletés et finasseriez que l’on a justement dénommées : l’immobilisme, Queuille dut se rendre à l’évidence que sa politique de « stabilisation » avait purement et simplement suivi la marche des événements économiques. La hausse continue — appelée baisse — l’augmentation de la circulation fiduciaire et, en surcharge, la perspective d’être forcé d’augmenter — ou plutôt de rajuster les salaires, c’est-à-dire les maintenir en fait à leur niveau — le plaça dans une situation sans issue. Survient la dévaluation de la livre, puis du franc. C’est le coup de grâce. Désormais, toute sa politique a fait faillite, une hausse en flèche des prix et des salaires, sans aucune contrepartie sérieuse de l’exportation, terriblement concurrencée par le taux de dévaluation anglaise, livre toute l’économie à un avenir des plus sombres....