Extrait du journal

Ceux qui nous lisent et qui nous approuvent avaient jusqu’ici pensé que la caractéristique de notre ivee République était l’impuissance. Un quarteron de politiciens, liés ensemble dans la crainte d’être délogés de leur sinécure par leurs concurrent totalitaires gaullistes ou staliniens, composaient une semelle «r majorité parlementaire », et nous avions bien cru ces défenseurs de la « Démocratie » incapables de faire triompher un quelconque programme. Car les programmes électoraux, à l’usage exclusif des gogos de votants, s’escamotaient étrangement dans les couloirs des assemblées. Dirigisme et libéralisme, laïcise et écoles libres, réformes et contre-réformes électorales, scandales et assainissement de l’Administration, tout ceci n’aurait servi qu’à solliciter et obtenir le$ suffrages du brave citoyen. On en reparlait certes de temps à autre pour entretenir sa Foi républicaine. Mais les accords entre partis, les compromissions, les chantages, les pots-de-vin, l’impossibilité de faire quoi que ce soit dans un sens quelconque sans « rompre la majorité », tout ce flot montant de l’inefficacité, de la voracité et de la pourriture nous avaient entretenus dans l’idée que 1* « immobilisme » cher aux Queuille et C° traduisait l’impuissance de la démocratie bourgeoise....