Extrait du journal

Considérons les procédés actuels du patronat. Le despotisme est rétabli partout dans son ancienne splendeur. Les salaires subissent une loi de baisse calculée et, parallèlement, la journée de travail tend à dépasser les 8 heures légales. Le chômage est systématique : il apparaît plus comme un moyen de coercition voulu que comme la conséquence fatale de circonstances supérieures. La débauche précède la réembauche à des tarifs moindres. Ainsi le patronat spécule sur les effets de a {faim pour amener à soumission parlaide un prolétariat qui ne lui offre pas encore de suffisantes garanties id’avachissaient. D’ailleurs dans les usines, en cours de travail, le bon plaisir de la chiourme règne sans entrave Mi pour les méthodes de travail, ni pour les questions d’hygiène, de sécurité, ni (pour les problèmes d’ordre général le contrôle ouvrier n’est appelé à s'exercer. La seule idée d'un tel contrôle soulève l'indignation du patronat. L'ouvrier ne compte que comme organe de machine. Autant d’usines, autant de bagnes, autant de monarchies absolues, où, comme au temps du Roi-Soleil, le Seigneur et ses courtisans, voire ses laquais, ont le droit de poindre le vilainet exercer sur ses femmes et sur ses fi lies" le droit de jambage classique. L’ouvrier est un esclave humilié et offensé....