Extrait du journal

Pendant que. d’une part, nous avons la joie de voir se réaliser enfin le regroupement du mouvement syndical dans une seule centrale, nous avons, par ailleurs, à faire face à une situation internationale qui nous mène au bord du gouffre de la guerre mondiale. Car il faudrait véritablement une forte dose d’illusion pour s’imaginer que le conflit italo-éthiopien, qui vient d’entrer dans sa phase dernière par le déclenchement des hostilités, pourra rester localisé. Et nous avons tout lieu de redouter que les premières victimes qui viennent de tomber au mont Mvussa-Ali n’ouvrent la liste de la Grande Hécatombe. Certes, il est possible que les événements traînent en longueur et que l’aventure abyssino se termine dans l’indécision. S’il est hasardeux d’aventurer des pronostics sur l’issue du conflit- on peut toutefois penser que l’impérialisme anglais, qui se heurte à travers la guerre italo-éthiopienne, à l’expansionnisme mussolinien, n’a pas d’intérêt majeur à la chute du fascisme italien. Au contraire. Et le capitalisme international a besoin de sauvegarder au moins en apparence le prestige du régime de force qui maintient au moins en partie sa domination....