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Le Matin, 11 décembre 1897

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Le Matin
11 décembre 1897


Extrait du journal

donne en PRIME à tous ses Abonnés Un Bon de l'Exposition :Voit les détails 4 la quatrième page. UN .AUTRE CAPTIF • Celui-ci n'a point livré l'étranger les secrets de la défense. Il n'a point trahi ni vendu sa patrie. Tout au contraire, ilà lutté jusqu'à la fin, pour la préserver des prises de l'envahisseur. Avec une énergie farouche, il a disputé pied à pied, morceau par morceau, villagepar village, le "sol natal..S'il a pris les armes pour garder son pays, c'est après en avoir vainement défendu les approches par des protestations et des diplomaties. Quand il fallu pousser le cri de guerre, appeler aux combats toutes les créatures valides en état de porter les armes et quelles firmes -il y a entraîné-non seulement les hommes, mais aussi les femmes, ses propres femmes, assouplies dès l'enfance au maniement de l'arc et au chargement des fusils. Les prêtres et sacrificateurs ont, par ses ordres absolus, également connu et accepté le service obligatoire. Il a fait état du soleil bas et lourd, comme de la brousse embrasée; enrôlé pour radé.fensive les lianes et les hautes herbes, les sources taries, les rivières desséchées, les vents tropicaux chargés de pestilences putrides et de puanteurs d'incendies. Le roi sauvage, subi te ment transfiguré par le sentiment le plus noble qui puisse inspirer le citoyen, s'est trouvé l'égal, sinon le supérieur en patriotisme, des soldats de conquête et d'avant-garde des vieilles civilisations. Sa résistance a été superbe. Il a tenu un instant la victoire incertaine, et cette seule incertitude à mis un frisson d'angoisse au cœur des mères européennes. Il n'a: pas été le maître Après un dernier effort, dans sa capitale livrée au pillage, il a tenté de prendre la savane et d'y tenir encore. Tout espoir de vaincre étant évanoui, il s'est remis aux mains du vainqueur. Et, maintenant, ce patriote est captif à la Martinique, tout comme le traître est captif aux îles du Salut....

À propos

Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».

 
 
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