Extrait du journal

Sur nos vaisseaux, où qu'ils se trouvent, mêmes rites pour la fête nationale on hisse le grand pavois en même temps que les couleurs et on. ne le rentre qu'avec elles, au coucher du soleil, cependant qu'éclate la sonnerie des clairons et que tonne vingt et une fois le salut de circonstance. Après quoi, de toute la force des dynamos, on illumine et rien ne vaut sur le rivage étranger, *Y croyez-moi, cette propagande scintillante où le coq gaulois et la croix de la Légion d'honneur, dessinés en lampes multicolores, exposent dans la nuit la glorieuse imagerie française. L'équipage se sustente d'un menu de choix, bien arrosé, l'étatmajor revêt l'uniforme de cérémonie ̃ et le ,commandant pensons à lui quelquefois.- fait et reçoit, à n'en] plus finir, des visites. A Panama-Ancon, qui, cette année-là, à cause de l'achèvement pro- ] chain du canal, attirait les curiosités universelles, l'ordonnance d'un grand jour ne s'écarta guère de la règle si ce n'est que quarante degrés centigrades, vérifiés sous les tentes mêmes du navire, décidèrent 1 autorité à maintenir la tenue en blanc. ] Car s'il existe, de par le monde, quelques fournaises notoires, tels l'Arabie méridionale, le Soudan, Singapour, ou, mieux encore, au centre de l'Australie, ce désert &î feu auquel un certain Gibson, explorateur incombustible, donna son nom et faillit livrer ses os il semble bien que Panama, et surtout Panama à la mi-juillet, se pique de compromettre tous les records enregistrés. Aussi bien ne vous fiez pas à la légende de l'Océan modérateur, lequel, prétend-on, épargne l'excès du chaud ou du froid à ses rive_♦ rains. Ce sont choses que l'on raconte- entre personnes qui n alleï-entt4am,ais -à Panama....