Extrait du journal

On 'pourra, pendant longtemps encore, discuter sur les responsabilités respectives du jeune -fonctionnaire du Quai-d'Orsay, qui a communiqué un document dont il ne devait passe séparer, du journaliste-français qui l'a remis à son confrère américain, et du journaliste américain régulièrement accrédité en France, qui l'a transmis à son journal par la voie dé,Loridres, après avoir officiellement appris: qu'il était de nature diplomatique. Ce sera l'affaire des autorités administrative ou judiciaire, de discerner, dans ce déLournement, la part exacte de la .légèreté, de J'incorrect.ion ou de la vénalité. Mais il ne faudrait pas que l'opinion publique, fixant son regard sur les trois agents d'exécution, oublie l'inspirateur, le vrai, le grand responsable. Or, plusieurs faits sont établies à la charge de M. William Randolph Hearst, le trop célèbre propriétaire de nombreux journaux américains. Le premier est qu'il était reçu à Paris .amicalement et en confiance, après l'avoir sollicité depuis longtemps. Sur les interventions de cornacs très' zélés, d'importants personnages, dnrit le ministre des affaires étrangères lui-môme, lui avaient fait un accueil courtois. On avait espéré qu'en causant avec lui d'homme à homme on pourrait détruire quelques-uns de ses partis pris contre notre pays etTempêcher d'empoisonner une partie de l'opinion aux Etats-Unis....