Extrait du journal

PART'DU OU PAUVRE J'ai reçu oe matin la visite d'un excellent homme qui a toujours quelque bonne action en tête. A. la différence de beaucoup d'autres, il ne se contente pas de prêcher; il agit. Il venait m'apporter une idée, à laquelle j'ai fait une objection. Son idée, c'est de faire une souscription pour les pauvres. Mon objection, c'est que nous pourrions bien ne pas être suivis. Il a reçu mon objection avec le plus parfait dédain. Ce sera, dit-il, tant pis pour les autres; nous n'en aurons pas moins fait notre devoir. Et il a ajouté cet argument ad hominem « Ce ne sera pas la première fois que vous jouerez les Cassandres.» «Voilà, dit mon ami, l'Exposition qui va commencer. Elleseraparelle-mêmeunegrandefête.et on y ajoutera des fêtes superbes, des banquets, des revues, des feux d'artifice, des bals. On a bien raison de le faire, parce que tout ce grand mouvement jettera de l'argent dans Paris. Il est de notre devoir d'accueillir généreusement nos hôtes, et de leur montrer que la République sait faire les honneurs de sa maison aussi bien que la monarchie. Je crois que les réceptions des Tuileries n'étaient pas plus magnifiques que celles de l'Hôtel-de-Ville; j'affirme qu'elles n'étaient pas aussi curieuses. Elles étaient certainement moins aimables que les réceptions de Mme Carnot. Nous ne célébrons pas seulement t'Exposition. qui est 1a- fêto du travail; nous célébrons en même temps le Centenaire, qui est la fête de la Liberté. On ne tirera, jamais trop de salves d'artillerie en l'honneur de cette grande date, dont la gloire est à nous seuls, et le bénélice à tous les peuples....