Extrait du journal

[Bien qu'il nous soit interdit de nommer fauteur de cet article, il nous a paru tort intéressant de le publier, car il a pour ceux mêmes qui sont le plus opposés à l'esprit qui t'inspire, une valeur documentaire certaine.] Les chants se sont tus, les drapeaux sont rentrés la fête de Jeanne d'Arc est fmie. Mais ainsi qu'il avait suffi jadis à la bonne Lorraine d'apparaître dans les camps français pour rendre le courage aux combattants et réveiller la victoire endormie, de même il a suffi que le souverain, pontife évoquât audessus de nos discordes civiles l'image bienheureuse de Jeanne pour que tout à coup les honnêtes gens de ce pays se sentissent réconfortés et prêts à lutter pour la défense de leurs libertés. Que d'enthousiasmes, que d'espérances, que de prières sur le chemin triomphal par lequel vient de s'avancer la Pucelle de Rome à Orléans, d'Orléans Paris, de Paris à Compiègne 1 Et comme, côté des 14 Juillet décolorés, où se traîne l'ennui, chaque année' plus las, des cortèges officiels, elle a paru belle, sincère et spontanée, cette fête nationale de la foi qui s'est déroulée dans un luxe inusité de drapeaux et de bannières, sous le sourire ami du ciel de mai. Ce fut la grande revue des troupes chrétiennes passée' par la grande patriote....