Extrait du journal

Depuis la, iln de la guerre, les journaux ont souvent posé la question sui1 vante aux spécialistes qualifiés pour y répondre, et aussi à quelques personnes :dont la compétence était indiscutable Que sera le roman de demain ? La- question ne signifiait pas grand'chose, si elle prétendait à une solution mathématique.. Il n'y a pas de corrélation immédiate entre l'arrêt des hostilités et l'inspiration des romanciers. Timidement d'abord, puis peu à peu, avec une franchise ingénue, la tradition se renoua des récits qu'on écrivait et qu'on lisait volontiers avant la guerre tradition dont Balzac et Stendhal demeuraient les inspirateurs, qui profitait dé l'expérience naturaliste et du renouveau psychologique en somme, un roman français fort agréable, auquel on pouvait seulement reprocher des procédés prévus et, par suite; monotonie.. Pourtant le goût d'un roman'plus romanesque, plus « à événements » et, par contre, moins minutieux dans la description des lieux, des mœurs et des âmes, avait commencé d'apparaître avant 1914, sans toutefois s'exprimer par des œuvres d'une grande valeur ou seulement d'un grand retentissement. Gaboriau nous revenait alors d'outreManche, un peu étriqué, mais agrémenté d'humour, dans les récits de Conan Doyle....