Extrait du journal

Vous m'objecterez que notre jeune vingtième siècle a déjà fait mine de vouloir réveiller les échos de la forêt féerique, et que les vieux titres,» chers à notre enfance, dé 7a Belle au Bois dormant et de t'Oiseau bleu sourient sur les affiches de spectacle, avec un regain de jeunesse et,d'éclat. Oui, c'est vrai, les fées en s'envolant laissent encore s'attarder sur notre horizon littéraire les reflets étincelants de leurs écharpes. Mais connaissez-vous, de terribles pages saignées BeM, Pierre Veber ? Il les intitule la Dernière fée et s'il faut l'en croire, cette dernière fée a mordu la, poussière devant une rivale plus prestigieuse et plus invincible la Science. Les locomotives les automobiles, .les boutons électriques défient la concurrence de la pauvre fée, et mélancoliquement elle s'en va, suivie du mélancolique enchanteur qui n'est plus qu'un prestidigitateur dépassé. Kundry, la grandiose fée de Wagner, s'agenouillait devant cette grande loi chrétienne servir, loi si fondamentale et si indispensable, d'ailleurs au bien social, que les papes du moyen âge s'intitulaient « serviteurs des serviteurs de Dieu La « dernière fée » de M. Pierre Veber abdique devant la science elle s'en va, elle s'exile. Elle a bien fait quelques mois plus tard, nos aviateurs, du haut de leurs aéroplanes, eussent achevé de la bafouer...