Extrait du journal

D y a dans certains contrastes une telle violence, un choc si puissant et si absurde à la fois entre les éléments qui le composent que l'esprit éprouve une difficulté profonde à les concevoir, à les assimiler, à les mêler en une vision cohérente, colorée et vivante. Tous ceux qui ont connu Changhaï, dans son mouvement, son luxe, ses plaisirs, doivent sentir cette sorte de malaise de l'imagination, cet effort pour associer aux. reflets de leurs souvenirs les événements de l'heure présente. Que la guerre ravage les plaines de Mandchourie, nues, tristes et farouches, couvertes tantôt de neige, tantôt de poussière jaune que sur ses chemins et ses pistes passent des troupes en armes qu'au-dessus d'elles grondent les moteurs des lourds avions de bombardement, cela ne surprend pas, ne déroute pas....