Extrait du journal

de la Chambre a laissé carte blanche au gouver nement. L’acte est d’autant plus grave qu’il est plus intempestif. Car dans l’état présent des choses, avec le contraste flagrant des prochaines élections anglaises, on ne peut plus lui trouver d’autre mo tif qu’un pacte obscur conclu entre le gouverne ment et certains éléments de sa majorité. M. Edouard Daladier a dû se sentir pris, se sentir coincé par les assurances qu’il avait don nées et il a risqué le coup en spéculant sur l’in différence de l’opinion, sur l’affadissement et la torpeur de l’esprit républicain. Ce qui me désole et m’alarme le plus, c’est qu’il a probablement calculé juste. Mais dans la France moderne l’esprit républicain ne s’endort jamais pour bien longtemps. Il faut secouer ça : nous nous en chargerons. Le Parti socialiste sen tira, j’en suis bien certain, quelle tâche salutaire lui incombe. Il fera saisir au pays la signification...