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Le Nouvelliste de Bellac, 27 janvier 1867

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Le Nouvelliste de Bellac
27 janvier 1867


Extrait du journal

du froid eut lieu à Paris à la fin de janvier, et le maximum qui ne perdit que successi vement son intensité, avait été préparé par une période de vingt-cinq jours de gelée consécutive. Le type des hivers rigoureux normaux ce seront les hivers précoces, comme celui de 1812-1813, ou l’on vit la neige appa raître dans le milieu de novembre, et qui restera célèbre par la déroute de Russie. A ces hivers normaux peut-être associé celui de 179L-1795, célèbre par la prise des vaisseaux hollandais retenus captifs par les glaces. Ils furent enlevés d’assaut par la cavalerie de la République française. L’hiver qui précéda la révolution de juil let et celui,du retour des cendres de Napo léon (1810) se trouvent dans le même cas. On dit qu’un hiver rigoureux donne une année de bon vin. Il serait plutôt juste de dire qu’il doit donner de bonnes récoltes, par les insectes qu’il tue et la terre qu’il purge. Nuages du Nord, alors qu’il en est temps encore, étendez donc vos blancs frimas sur nous! mais à la condition que la bourse du riche et la bienfaisance publique ne restent ni impuissantes ni sourdes en face de ceux qui grelottent de froid. Comme la Seine charrie, ainsi que je l’ai dit plus haut, il ne sera pas, je crois, sans interets pour vos abonnés, de connaître les hivers pendant lesquels elle a été prise. Je voudrais bien pouvoir en faire autant pour chaque fleuve, et intéresser plus particu liérement ainsi chaque classe, ou plutôt chaque race de mes lecteurs : ceux des bords de la Garonne, du Rhône, de la Loire, comme ceux des bords du Rhin. Mais en outre que je bois de son eau, la Seine sera toujours le fleuve national, et à ce titre je lui dois bien la préférence que je lui accorde, favorisé par les renseignements que je possède. Rien n'autorise à annoncer encore que nous verrons cette année un phénomène qui doit être considéré comme assez rare. En effet, pendant les 115 années qui se sont passées, depuis 1739 jusqu’à 1854, il ne s’est produit que vingt-cinq fois. On peut même dire que chaque congélation est une garantie pour l'hiver suivant. Dans cette longue suite d’observations on remarque que la Seine ne s'esi gelée deux fois de suite qu’à quatre reprises dif férentes, et jamais trois années consécutives. Il V a donc ccnt à parier contre trois que la Seine ne se prendra pas en 1868, si elle se prend en janvier on février 1867. Il y a une grande différence dans l’épo que où des crises se produisent. Ainsi pen dant I hiver de la campagne de Russie, la Seine était prise dès le 14 décembre. Au contraire, pendant l’hiver qui précéda la révolution de Juillet, elle se prit le 6 fé vrier, c'est-à-dire cinquante et nu jour plus tard. Ajoutons que la Seine avait déjà etc prise le 28 décembre 18*29. Cet hiver mémorable avait offert deux crises sévères...

À propos

Fondé en 1831, Le Nouvelliste de Bellac était un journal de la Haute-Vienne. Il disparaîtra plus de cent ans plus tard, en 1942.

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