PRÉCÉDENT

Le Petit Caporal, 30 décembre 1902

SUIVANT

URL invalide

Le Petit Caporal
30 décembre 1902


Extrait du journal

Mirando de Ebro, 28 décembre. •— Le train vient d’éprouver un accident dû h la rupture d’un frein, accident qui cause un retard de 1 h. 45. Par suite de ce retard on se demande s’il sera possible d’avoir la correspondance avec le train qui part d’Hendaye à 1 h. 27 ainsi qu’on l’avait décidé. Les agents des trains assurent que, dans tous les cas, des mesures spéciales seront prises pour permettre au « train des Hum bert » de rejoindre en temps utile à Bor deaux l’express de 6 h. 50 du soir. S’il en était ainsi, tout le mal serait ré paré : l’express n° 20 étant justement celui qui correspond avec l’express n° 4 partant à une heure vingt-sept d’Hendaye auquel, régulièrement, devait être attaché le wagon des Humbert — l’arrivée à Paris resterait donc fixée à demain matin quatre heures cinquante-deux. L’arrêt à Alsasua Alsasua, 28 décembre, 11 h. 45. — Nous voici à Alsasua, gare de bifurcation pour Sara gosse et Pampelune. La gare est assez vaste mais elle est pour ainsi dire en état de siège; toutes les issues sont fermées et gardées militairement. Nous nous précipitons au télégraphe, mais une déception nous y attend : on re fuse toutes tes dépêches qui ne sont pas écrites en espagnol. Parler français n’est pas permis... dans la province de Navarre. Depuis Burgos, nous ne savons pourquoi le wagon des Humbert, qui était en tête a été mis en queue du train. Le train est très long et la locomotive le remorque avec difficulté. Nous avons déjà deux heures de retard. Nous nous renseignons sur les prison nier. Romain Daurigriac passe son temps à se promenr dans le couloir du wagon, très calme. A la station de Villalva, les Humbert ont demandé une cruche d’eau qui leur a été aussitôt apportée. Tous les membres de la famille ont bien dormi, encore qu’on leur ait interdit de se déshabiller. On nous annonce que l’agent Caro, qui devait venir à Paris n’ira que jusqu’à Irun ; les autorités espagnoles s’étant opposées à son voyage en France. Les curieux à Saint-Sébastien Saint-Sébastien, 28 décembre . — Le « train des Humbert » doit arriver ici à onze heures quarante-cinq. Dès neuf heures, de nombreux curieux attendent à la gare l’arrivée, dans l’espoir de voir les prisonniers. La police a interdit l’accès des voies aux personnes non munies de billets de voya geurs. A la frontière. — Nouvelle cause de retard. Hendaye, 28 décembre. — Le train qui doit amener les membres de la famille Humbert est formé de telle façon que les prisonniers n’auront qu’une seule voie à traverser. Cependant des ordres étant venus de Pa ris afin de faire les constatations d’id&v tité des prisonniers exigées par le Code d’instruction criminelle, un magistrat est arrivé de Bayonne pour assister aux for malités. Par suite de ces formalités, il est proba ble que le départ du train de la frontière pour Paris sera retardé de quelques heu res. transbordement des prisonniers Hendaye, 28 décembre, 2 h. 15. — Nous voici enfin en France et nous n’avons plus que 821 kilomètres à parcourir avant Pa ris ! A Irun, dernière gare espagnole une foule nombreuse attendait le passage du train ; nous avons stationné quelques instans seu lement. Le transbordement des prisonniers a lieu de la voie espagnole sur la voie française à deux cents mètres de la frontière sans pas ser par l’intérieur de la gare ni par la doua ne, les formalités ayant été préalablement remplies. Tout ceci pour éviter les curieux. Ceux-ci, en effet, sont venus fort nom breux à Hendaye et les environs de la gare en sont, encombrés. Le service d’ordre est assuré par quatre inspecteurs arrivés de Paris depuis trois jours, conjointement avec M. Algiev, commissaire spécial à la frontiè re, et MM. Challon et Bellocq, adjoints, ainsi que la gendarmerie. On a fait descendre d’abord Thérèse Humbert, puis Eve Humbert. Les deux wagons, l’espagnol et le fran çais, étant placés côte à côte, les prison niers devaient passer d’un wagon sur l’au tre, en descendant d’un marchepied et en montant sur l’autre ; on a évité ainsi une promenade sur le quai, qui eût attiré des attroupements de la foule. Un inspecteur de la Sûreté ayant voulu donner la main à Eve, Mme Thérèse Hum bert intervint : — Moi seule, dit-elle, donnerai la main à ma fille. Après l’installation de Thérèse* d’Eve Humbert et de Marie Daurignac dans le compartiment du wagon à couloir qui va les conduire en France, on a transbordé les hommes ; Romain Daurignac est passé le premier, le second fut Frédéric Humbert, ?...

À propos

Le Petit caporal était une feuille politique financé par le parti bonapartiste L'Appel au peuple et dirigée par François Perron. En 1877, choquées par la violence des propos de celui-ci, les autorités du parti confièrent la direction à un homme moins turbulent, Jules Amigues. Le journal, affichant pendant plusieurs décennies des tirages à quelque 20 000 exemplaires, fut publié jusqu'en 1923.

En savoir plus
Données de classification
  • frédéric humbert
  • pelletan
  • humbert
  • hennion
  • hamard
  • gambetta
  • chansarel
  • bulot
  • bellocq
  • challon
  • paris
  • hendaye
  • bordeaux
  • humbert
  • caro
  • madrid
  • bayonne
  • alsasua
  • france
  • eve
  • conseil général
  • conciergerie
  • académie des sciences morales et politiques
  • a. p.
  • institut sténographique de france
  • ins
  • la république
  • académie des beaux-arts
  • académie de médecine
  • union