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Le Petit Caporal, 6 août 1893

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Le Petit Caporal
6 août 1893


Extrait du journal

Le New York World de New-York reçoit, par son correspondant de Rome, communication de l’Encyclique que Léon XIII adressera sous peu do jours aux puissances. Le document sera ré digé en latin dans la plupart des cas, et, pour quelques puissances dans leur langue propre. Le texte officiel n’en est pas encore arrêté, la chaleur de ces derniers jours qui a beaucoup fatigué le Saint-Père l’ayant forcé a ralentir son travail, mais les modifications qui pourront être apportées n’altéreront pas le sens général de ce document dont voici la teneur : Les lois et la religion Les constitutions et leurs lois ont leurs fondements dans le gtnie propre et les traditions des différentes nations, des dif férents peuples. Ils sont l’œuvre de Dieu à travers les siècles, comme le montre l’histoire de tous les pays. Mais toute loi qui n’a pas ses origines dans la religion, toute loi qui tend à combattre la religion ne peut être que défectueuse. La société n’est pas une invention de l’esprit humain ; elle est issue d’une ins piration divine. Le véritable contrat so cial ne règle pas seulement le droit et les devoirs des hommes envers Dieu. Qui conque remplit ses devoirs envers Dieu ne peut manquer de s’en acquitter du même coup envers la société. La pro priété est un élément essentiel de l’ordre social, un de ceux qui concourent le plus efficacement au développement de l’exis tence humaine. La loi divine a proclamé que La propriété est inviolable et sacrée « Malheur à celui qui dépouillera le prochain de son bien. » Le pauvre a cependant le droit de de mander assistance au riche, non pas par des aumônes, mais par le travail. Celui qui ne veut pas travailler n’a pas le droit de manger : mais à quiconque ne trouve pas, malgré son désir, à s’employer, on doit, quand on le peut venir en aide. Cela légitime la propriété. Toute sanction de ce qu’on a appelé le droit de posséder vient de Dieu, et toute propriété qui ne la mérite pas n’est plus qu’une usur pation des droits d’autrui et les faveurs d’En Haut s’écarteront d'elle. Les hommes ont pris pour guide sou verain la raison, mais la théorie de cette souveraineté de la raison est la source de toute injustice,car chacun prétend avoir lui seul la raison de son côté, chacun s’arroge le droit de faire triompher ses propres idées, comme cela se voit trop souvent en ce pays,chacun met en avant son propre plan d’action ou de réformes. Pour être utile,une réforme doit produire de bons et de salutaires effets; elle doit être opportune et bien mûrie ; elle doit être imposée par la seul force des circonstan ces ; elle doit marcher d’accord avec le Temps, qui est le Premier Ministre du créateur alors que l’homme ne voit en lui qu’un instrument inconscient aux mains de Dieu. Les hommes agissent dans nne inextricable confusion d’idées de passions et d’intérêts ; ils accumulent sans cesse des actions dont ils ne peuvent apprécier ni les causes ni les résultats ; chaque in dividu est un agent qui contribue, pour d’inflines détails, à l’édification d’une œuvre immense dont il ignore le plan général car son horizon est borné par une atmosphère que sa courte vue ne peut percer. Les chefs et le peuple. — La question sociale Les chefs d’Etat,sont,sur cette terre,pla cés à la tète des peuples comme des magis trats, délégués par le ciel. Grande,est leur responsabilité infatigable doit être leur effort pour assurer le bonheur des mas ses travailleuses qui font appel à la j ustice.La question sociale doit a voir pour fondement la religion, car la religion peut seule donner une solution philosophique et pratiqua tout ensemble aux difficultés de l’heure présente. De ces prémisses, dé coule immédiatement la conclusion qu’il est absolument indispensable à toute so ciété humaine d’avoir une législation qui s'inspire avant tout des commandements de Dieu. La religion renferme en son sein tout ce qui doit assurer l’existence de tous ceux qui obéissent aux ordres du créa teur le grand dispensateur et le grand protecteur de toutes choses. La foi chrétienne est le seul rempart de l’ordre social. Un immense soulèvement menace de bouleverser toute la société européenne...

À propos

Le Petit caporal était une feuille politique financé par le parti bonapartiste L'Appel au peuple et dirigée par François Perron. En 1877, choquées par la violence des propos de celui-ci, les autorités du parti confièrent la direction à un homme moins turbulent, Jules Amigues. Le journal, affichant pendant plusieurs décennies des tirages à quelque 20 000 exemplaires, fut publié jusqu'en 1923.

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