Extrait du journal

Paris, le... place aux jeuijes ! Une chose me .frappe dans cette affaire Himmel, cornmS dans quelques autres du même genre, c'est l'extrême jeunesse du... comment dire ?... mettons, du héros, jus qu'à nouvel ordre. . Il a vingt-deux ans, prétendent les uns, vingt-cinq affirment les autres ; en tout cas, il en paraît dix-huit. . ' ' . Réfléchissons. Supposons; que, avant la guerre, un jeune gaillard de cette, appa rence soit venu trouver un député pour lui demander, de l'accréditer auprès des grands " industriels d'outre-Atlantique, le député n'aurait pas manqué de lui ré pondre': — Voyons, mon igarçon, vous n'y pensez pas ! Le ministre me rira au nez quand je lui demanderai de déléguer presque offi ciellement un échappé de collège qui n'a pas un poil au menton et que sa mère ne doit pas laisser sortir sans lui recomman der ,de ne pas rentrer trop tard. Vous re passerez quand vous serez un. homme ! Et si ce même gaillard: était revenu d'Amérique dire à des maîtres de notre théâtre : — Je représente une firme américaine au capital de 500 millions de dollars. Chaque éminent psychologue n'aurait pas manqué d'éclater de rire en s'écriant : ' — 500 millions de coups de pied dans le derrière, petit effronté ! Qui est-ce qui m'a •fichu un gamin pareil qui veut me faire croire que les capitalistes américains n'ont •pas trouvé un homme plus sérieux pour lui confier le maniement de deux mil liards ! N'est-ce pas, voilà ce que nous aurions tous dit avant la guerre. Mais, aujourd'hui, personne n'a fait cette objection. On trouve tout naturel que la jeunesse ait des. conceptions audacieuses, et qu'elle essaie de les réaliser. Et c'est tant mieux. Car ce sont les jeunes géns qui ont toujours renouvelé le monde,.ce qu'on oublie un peu trop dès qu'on a des cheveux gris....