Extrait du journal

Ife monde officiel a fait hier lundi ses avant-derniers adieux aux violons.en l'hôtel de la Présidence du Corps législatif. Cette demeure somptueuse est admirablement disposée pour les fêtes nocturnes elle est vaste, d'un abord facile, entourée de silence; on y circule commodément et l'on sait que M. le dtte de Morny, avant qu'il ne se fît homme d'Etat* était, de toute la jeune aristocratie nouvelle, le mieux doué des aptitudes et des goûts qui constituent un vrai grand seigneur. –L'urbanité, Inélégance naturelle, le luxe intelligent, la distinction de l'esprit et des manières, le goût éclairé des arts avaient fait de lui le chef élu de la fashion parisienne, alors que nul nepensaitqu'il pût être appelé un jour aux conseils d'un nouvel empire. On nous rendra la justice de reconnaître qu'il n'y a dans cette appréciation aucun sentiment de flatterie ni d'éblouissement pour de hautes fonctions, et le Jockey-Club, qui compte encore dans ses rangs bon nombç-e des contemporains du comte de Morny, njs.réserverait pas une boule noire spéciale au candidat qui aurait exprimé publiquement cette opinion sincère. Nous avons donc le droit de dire, sans craindre de passer pour un courtisan honteux, que personne n.'organise et ne préside une réception avec plus d'harmonie et de charme que M. de Morny duc, poète, musicien et galant homme par excellence....