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Le Petit Journal, 30 juillet 1919

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Le Petit Journal
30 juillet 1919


Extrait du journal

drait la direction. II deviendrait en quel que sorte une manière de surintendant du Ravitaillement, chargé de l'adminis tration générale de tout ce qui touche directement à la consommation. On sait que la vie chère n'est pas seulement le résultat d'une crise de production, mais également d'une crise des transports. M. Vilgrain disposerait des moyens de transporter les stocks de marchandises et de vivres accumulés dans des ports ou entrepôts. Comme à cette question du transport est étroitement lié le problème du fret, M. Vilgrain aura également la libre disposition d'une flotte dont il au-, rait la gestion en régie intéressée. Les Compagnies propriétaires fourniraient leurs bateaux à l'Etat transporteur. Ce système aurait le grand avantage de permettre d'affecter un grand nombre de bateaux au service de nos colonies. On sait quel réservoir inépuisable constitue notre empire colonial. Des denrées de toutes sortes peuvent être tirées en bien plus grandes quantités de nos possessions d'outre-mer. La pénu rie de tonnage fait seule obstacle à cette extension de trafic. La nouvelle combi naison permettrait d'amener en France la plupart des marchandises trop rares ac tuellement sur le marché : sucre," café, cacao, blés, riz, fruits, bétail, conserves, cuirs, etc... On voit que, de ce côté, l'initiative nouvelle peut donner, si elle est large ment réalisée, les plus grandes espérances. A cet renaemble de projets, tous conçus dans l'unique but d'assurer au pays un ravitaillement intensif lui permettant d'envisager l'hiver sans craintes, vient s'ajouter la vente au public des immen ses stocks américains dont l'achat par le gouvernement est décidé. De ce côté encore, nous allons trouver une réserve merveilleuse de ressources très précieuses. La liste est longue de tout ce que les Américains ont accumulé chez nous. Depuis les outils, les wagons, les draps, les cuirs, les chaussures jus qu'aux denrées les plus variées, tout cela a éfté acheté et sera versé sur le marché. C'est un© vraie corne d'abondance .qui se déversera sur la France. On envisage' d'ailleurs, pour empêcher toute spécu lation, les meilleures mesures à prendre afin de répartir ces approvisiônnements considérables au mieux des intérêts de toutes les régions, et principalement de celles qui ont le plus souffert de la guerre....

À propos

Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.

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