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Le Petit Journal, 5 janvier 1880

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Le Petit Journal
5 janvier 1880


Extrait du journal

Crue de la Seine et des affluents La débâcle est générale sur la Seine et sur les affluents, et les dernières nouvelles, arrivées au quai Malaquais, sont des plus navrantes. La Seine, à Paris, atteindra d'ici à mardi, au pont d'Austerlitz : 4 m, 80, et au pont de la Tournelle : 4 m. 60. La Seine, à Mantes, atteindra mercredi 6 m. 70. Les submersions commencent à 5 m. 30. L'Oise atteindra la cote de 4 m. 30 d'ici à lun di. Les submersions commencent à 4 m. 25. La Marne atteindra lundi prochain, au perthuis de Damery, la cote de 4 m. 40. Les submersions commencent à 3 m. 10. A Chalifert, elle atteindra mardi des cotes voi sines des submersions, soit 3 m. 70, Dans la matinée, les eaux ont haussé de plus de 2 mètres. A dix heures, l'étiage marquait aux divers ponts: pont Royal, 4 m. 20; pont delà Tournelle, 3 m. 11 ; Mantes, 4 m. 70; Suresnes, 4 m. 43 en amont, 4 m. 15 en aval; Meulan, 6 m. 37 en amont, 6 m. 26 en aval. La débâcle a commencé sur l'Yonne, dans l'a près-midi de vendredi. Le courant était, des plus tumultueux ; aussi de graves accidents y ont été causés. Plusieurs bateaux ont sombré; toutes les passerelles et déversoirs ont été abattus. Sur la Marne, la débâcle n'a commencé que dans la nuit. Le canal de Meaux reste gelé. Dans la matinée, la Seine charriait une grande quantité d'épaves de toutes espèces et fort peu de glaçons. Les eaux étaient jaunâtres. S'eul, le petit bras de la Seine était resté gelé, à l'exception de l'espace situé entre le petit pont et le pont Saint-Michel ; mais, dans l'après-midi, l'aspect y a changé. Par suite de la débâcle de la Marne, le fleuve a commencé à charrier vers onze heures de gran< des quantités de glaçons, qui étaient plus nom breux sur la rive droite que sur la rive gauche. Accidents de bateaux . Le courant était tellement rapide que, malgré toutes les mesures de prudence prises par le ser vice de la navigation, de graves accidents sont arrivés. Vers onze heures un quart, un bateau, chargé de tonneaux, est venu se heurter contre les piles du pont Saint-Michel. Il a été brisé en deux ; une partie est restée entassée dans un amas de glaçons, dont la hauteur dépassait 1 mètre 20 centimè tres. Plus do 200 tonneaux étaient jetés pêle-mêle entre ce pont et le petit pont. Une surveillance spéciale a été établie pendant la journée, à cet endroit, par les soins de M. Caubet, qui passait au moment de l'accident. L'autre partie du bateau a passé sous le pont et est allé se jeter brusquement contre un éta blissement de bains froids, remisé a la berge du quai des Orfèvres. Le choc a été tel que les amarres ont été cas sées et que l'immense construction a pu se frayer, à travers la masse gelée, un passage facile jus qu'au Pont-Neuf, où elle a été arrêtée par les nombreux bateaux qui s'y trouvent amarrés. Ces malheureux bateliers ont eu à souffrir hor riblement, tant sous le rapport physique que sous...

À propos

Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.

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