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Le Petit Marseillais, 1 juin 1901

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Le Petit Marseillais
1 juin 1901


Extrait du journal

gue les stabilisateurs ou équilibreurs et les déoiateurs. Pour conduire un ballon où l’on veut, il est indispensable de conser ver jusqu’au dernier moment du gaz et du lest — surtout dans un voyage vers l’Algérie, où la fraîcheur delà nuit succédant à la chaleur du jour amène des contractions du gaz, après sa dilatation. La prudence commande de ne pas monter trop haut, afin de ne pas être obligé de lâcher du gaz pour redescendre et de ne pas descendre trop bas, afin d’épargner le lest. Le but des stabilisateurs est précisément de garder le gaz, comme si le ballon restait à une hauteur convenable au-dessus du ni veau de la mer. Ces appareils sont généralement connus, bien que M. Hervé les ait améliorés et perfectionnés à son usage. Ils rendent inoffensives les grandes variations d’altitude. Les déoiateurs, comme leur nom l’indique, ont pour but de faire suivre au ballon une direction un peu diffé rente de celle du vent. Ce n’est pas la direction des ballons réalisée, mais c’est quelque chose d’analogue à la manœuvre d’un navire à voiles, toutes les fois qu’il n’a pas le vent en poupe. t Le déviateur Hervé présente assez l’aspect d’une voile de jonque chinoise. Il est formé d’une série de cannes con caves parallèles, reliées ensemble par des lames minces d’acier articulées. Le déviateur peut donc se plisser sur lui-même ou se déplier. L’appareil est assez lourd et se relie à l’aèrostat par deux câbles fixés en dt v: nts différents. Ces deux câbles se:- t de cordages de manœuvre. Lorsqu’ils ont la même longueur, le déviateur flotte inerte, la déviation est nulle. Si on agit sur un des cordages, en tirant dessus pour le raccourcir, le déviateur n’offre plus prise au vent que du côté opposé; par suite l’ensem ble s’écarte de la route et dérive un peu, sur la droite ou sur la gauche. Il semble bien que l’absence de gou vernail doit réduire à bien peu de chose les effets du déviateur. Un bateau ne pourrait pas courir de bordées, si le gouvernail ne s’appuyait pas sur la résistance de l’eau. Mais il ne faut rien condamner en principe et à la légère. Attendons la grande expérience peut-être aussi en sortira-t-il des résul tats intéressants. Souhaitons donc bonne chance à M. H. de la Vaulx et à M. Hervé et tout en regrettant, non les difficultés, mais l’aléa de l’entreprise, espérons qu’ils réussiront à passer, en ballon, de France en Algérie. FÉLIX LAURENT. UN RAID DE CAVALERIE On nous écrit de Valence, le 31 mal : M. le lieutenant de Saint-Bon. du 1er régi ment de hussards en garnison à Valence,vient de fournir un raid qui prouve l’endurance des chevaux de notre cavalerie légère aussi bien que les qualités militaires de celui qui a conduit ce raid. Le 24 mai, à 1 heure du soir, cet officier recevait l’ordre de faire une reconnaissance sur Vizille et Séchilicnnc, dans la vallée de la Romanche. Les chevaux avaient cessé le régime du vert la veille, et pris part à la manœuvre le matin. Parti à 3 heures, avec le maréchal des logis Rousset et les deux cavaliers Berger et Serre, deux chevaux de il ans, les autres de 14 ans et 15 ans, en tenue et paquetage de campagne (110 kilos environ). M. de Saint-Bon arrivait au contact de l’ennemi (un détachement du génie lançant des ponts sur la Romanche) le 25, à 10 heures du matin, ayant parcouru 124 kilo mètres en 19 heures, malgré de violents orages qui l’ont obligé à s’arrêter à trois reprises différentes et ont détrempé les chemins au point de les rendre fort difficiles. Le 27, à 9 heures du matin, la reconnaissance rentrait à Valence par Grenoble et Pont-enRoyans, après avoir fourni une course de 251 kilomètres en 66 heures, par un temps peu favorable. Les chevaux en parfait état étaient prêts à repartir. De telles chevauchées ne sont pas pour sur prendre les cavaliers de ce brillant régiment qui porte haut l’étendard de « Berchcny ».— P....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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