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Le Petit Marseillais, 10 novembre 1907

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Le Petit Marseillais
10 novembre 1907


Extrait du journal

vant une grande porte grillée qu’il ouvrit après avoir donné un tour à la serrure. Les gonds étaient huilés sans doute, car les lourds battants s’écartèrent silencieuse ment sans faire entendre le grincement ha bituel aux vantaux métalliques. L’inconnu referma et s’engagea dans une longue avenue en ligne droite, aboutissant à une jolie habitation comprenant un étage sur rez-de-chaussée et flanquée de deux tou relles. C’était la villa Bonheur, appartenant au baron Théobal d de Robertsau, et le mysté rieux personnage que nous suivons était le baron lui-même. Traversant le vestibule dallé de mosaïque et éclairé par les lueurs bleues et rouges de la riche lanterne de fer forgé, aux vitraux de couleur, suspendue à la voûte, il entra dans un petit salon du rez-de-chaussée. Une lampe d’albâtre y brûlait sur un gué ridon de laque. Le baron tomba dans un fau teuil comme épuisé. La gaiqté de ce boudoir, paraissant fait pour les intimes confidences, contrastait étrangement avec l’expression soucieuse et mauvaise qui se peignait sur la figure de l’ar rivant. Celui-ci était un homme encore jeune, de taille moyenne, à la physionomie distinguée, encadrée de blonds favoris. Il avait la lèvre supérieure rasée. L’ensemble du visage était sévère, presque dur, et peu en rapport avec l’âge qu’on y lisait. Sur ses traits régnait une fierté froide, accentuée par certains flamboie ments du regard qui en troublaient parfois l’impassibilité, comme un météore rompt le calme du ciel.. C’était là une tête classique de magistrat, et l’observateur qui eût formulé ce diagnos tic d’identité ne se fût pas trompé, car M. de Robertsau était procureur impérial près le tribunal de première instance de Mulhouse. Il touchait à la quarantaine. Fils d’un no ble ruiné qui, pour toute fortune, possédait...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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