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Le Petit Marseillais, 13 octobre 1938

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Le Petit Marseillais
13 octobre 1938


Extrait du journal

TV VE TUERAS POINT par Emile THOMAS Ce meurtre syndical à Lyon a la logique pour lui. On enseigne aujourd’hui que le meilleur moyen d'avoir raison est de tuer son contradicteur. De cette façon, on est certain qu’il sera au moins neutre. Le syndicalisme envisagé de telle sorte rejoint la doctrine des bellicistes. Les conquérants, à toute époque, ont pratiqué la méthode de l’assassinat en grand. Le nombre des cadavres ne fait rien au principe., Que l’on tue un homme ou que l’on en tue des millions c’est tou jours pour ce que l’assassin appelle le bon motif. L'enseignement de la haine, parallèle à celui de la paresse a fait en ce sens, depuis quelques années, des progrès inquiétants. Puisque la C. G. T. .eil disposée, dit-on, à réformer ses méthodes,, elle sera bien inspirée de créer pour ses adhérents les plus échauffés des cours favorables au respect de la vie humaine. * ‘ . On lui saura gré également de ne pas s'en tenir aux classes d’adultes. La lapidation du petit Gignoux, qui eut de même pour théâtre Lyon, nous a prouvé qu'au besoin les massacres n’attendent pas le nombre des an nées. Les enfants sont des imitateurs et leur éducation sociale n’est que trop souvent inspirée par les exemples de violence qu’ils voient autour d eux. Je connais un citoyen français, parmi ceux qu’on appelle les militants, et ce militant ne sait pas farder la vérité. C’est un adepte du communirme intégral. « Vos théories, déclarc-t-il, vous font un devoir de ne pas atten ter à mes jours. Les miennes m’e i font un de vous suppri mer. Pourquoi ? Parce que votre opinion est contraire à la mienne. Au surplus, cela élimine tout débat. » J’aime cette franchise. « Si donc, lui dis-je, le grand soir arrive je suis, avec quelques autres .jersonnes, pro mis à votre coup de revolver ? » Il me répond que je n’en dois pas douter et comme il est en veine de sincérité il m’informe que lui et ses amis ne sont retenus d’agir plus tôt que par un obstacle qui s’amincit chaque jour, l'autor té et la loi. Au demeurant, nous avons, mon interlocuteur et moi, mon exécuteur futur devrais-je écrire, les relations les plus affables....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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