Extrait du journal

Toutes nos douleurs morales, toutes les souf frances physiques de nos frères et de nos fils soldats, tous nos espoirs aussi, toutes les se mences horribles, tragiques ou radieuses do la guerre, s’y épanouissent en un splendide bouquet de fleurs d’énergie et de victoire. La passion de la France, crucifiée et saignante pour la liberté, s'y sublimise en rédemption déjà méritée, déjà entrevue, partant acquise déjà. C’est la France totale de l’heure pré sente, immensément éprouvée, mais immua blement confiante, qui surgit à nos veux, telle que chacun de nous l’adore en* son cœur, dans le cri «l’angoisse qui n'échappe au mari, au père torturé que pour amener aussitôt sur les lèvres de l’officier cet acte de foi : « Haut les cœurs ! J’ai confiance en vous et vous pouvez avoir confiance en moi ! » Méridionaux qui me lisez, j’essaierai de vous dire, un autre jour, comment les chas seurs «provençaux de ce bataillon d’alpins répondirent, une fois encore, à La confiance de leur chef normand, en concourant bril lamment sous ses ordres, à la reprise de Douaumont. Mais, avant d’entreprerdre ce récit, il m’a paru bon que nous répétions en commun, au début de ce troisième hiver de la guerre, comme une prière patriotique, les simples, J es saintes paroles que le commandant R.... Français du Nord, adressait à ses hommes, Français du Midi, après un an de glorieuses...