Extrait du journal

Hélas ! dans le temps où nous sommes, Sombres jours qu’on dirait des nuits, _ Les instruments comme les hommes Subissent les mômes ennuis I Et la Chambre, par main levée. Si nous en croyons les journaux, — Taxe depuis longtemps rêvée — Vient d’imposer les pianos 1 Cet impôt a des avantages Car il y a* faifltt. afata qu’avant. Des pianos à tous les étages. Avec des pianistes devant l Mais moi je suis pour la justice, Et je suis pour l’égalité, Car cet impôt-là rapetisse Tous les instruments à côté I One n’impose-t-on la trompette Dont la voix fait vibrer l’écho 7 On craint — partout on le répète — D’avoir le sort do Jéricho ! On no pourra pas les contraindre A mettre sur elle un denier, Car nos élus ont trop à craindre Celle du jugement dernier I Tandis, piano, que Von t’étrangle, Et qu’on t’imposera, basson, Je ne crains rien pour le triangle, Car le triangle est franc-maçon 1 Eh ! quoi, des ménagements ? Qu’est-ce ? Ayez des zèles plus ardents, Et frappez sur la grosse caisse... Vous aimez mieux frapper dedans ! 11 vous faut de l’or pour vos fêtes 7 Quoique jamais on ne le vit, Frappez la lyre des poètes, Frappez la harpe de David ! Allez, messieurs, la route est libre I 11 faut combler votre passif... Désormais sur tout ce qui vibre Mettez un impôt progressif I Frappez, — à peine ça commence — Le bruit d’orgue qu’en se mouvant Dans la nuit fait la mer immense, Et le luth qu’agite le vent ! Ne croyons pas une minute Que l’on ne sera plus à court..? Tout ce qui viendra par la flûte Va s’en aller par le tambour ! XAVIER MAUNIER....