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Le Petit Marseillais, 16 juillet 1926

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Le Petit Marseillais
16 juillet 1926


Extrait du journal

Je viens de recevoir une lettre des sociétés d’anciens combattants de mon département qui m’a rempli de joie et je le leur ai dit bien sincère ment, Les anciens combattants m’entre tiennent des accords dé Washington. Ils traitent la question sur toutes ses faces, avec un sens acéré et un cœur Indigné. Ils concluent au rejet, s’ap puyant d'ailleurs sur les ordres du jour votés par leurs grandes Fédé rations dans leurs derniers congrès. Des accords de Washington, je n'entends point parler aujourd’hui — encore que je n'aie pas attendu cet appel presque pathétique pour me faire une idée très nette sur l’étrange chef-d’œuvre que M. Bérenger nous & rapporté d’Amérique. Je suis en chanté d’être, sur ce point, d'accord avec nos camarades. Mais ce qui m’a plu extrêmement, c'est le sentiment qu’enfin les anciens combattants prennent conscience de leur devoir et de leur droit à parler haut dans la nation. Et je crie : « Bravo ! » Je peux bien avouer aujourd'hui que, depuis six ans, j’ai été inquiet, affligé et presque scandalisé de l’ef facement — j’allais écrire de l’affais sement de nos anciens camarades. En 1918 et 1919, nous avions le sentiment très net que ces millions de jeunes hommes — l'élément le plus viril de la nation — allaient peser d'un poids énorme sur la direction de nos affaires nationales. Ils avaient, pour y prétendre, de tels titres que jamais, dans aucun pays, aucune classe de citoyens n’en avait possédé de semblables. Ils ne représentaient pas^v--cille ment des années de vaillance, d’en durance, de souffrance au service de la nation, le salut assuré par eux au pays et la victoire conquise. Les revenants de la guerre représen taient aussi ceux qui y avaient suc combé : seize cent mille morts pou vaient parler par leurs bouches — et par leurs bouches encore pouvaient parler les parents, les veuves, les...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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