Extrait du journal

Cus Parisiens sont embêtants. Et, dam ! si l’on n’y veille. Ils s’arrangeront tout le temps Pour copier Marseille 1 Notre Exposition d’hier Leur parut idéale ; Aussi Paris serait-il fier D’une Coloniale ! L’Orient à Paris ! Voyons, Cela se peut-il sans que Leur soleil ait de chauds rayons ? Et le soleil leur manque 1 Moi j’ai — quoique Paris soit grand — Pensé toute ma vie Que Marseille, ça se comprend, De loin lui fait envie ! Hé ! prenez tout, c’est entendu, Braves gens que vous êtes : Puisqu’aussi bien tout vous est dû, Si j’en crois vos gazettes ! Faut-il, sous vos soleils blafards, — Triste aube printanière — Qu’on aille, sur les boulevards, Flanquer la Canneblère 1 Au lieu de ce Trooadéro, Qui manque d’art, peut-être, Longchamp ne serait pas de trop, Si l’on sait ou le mettre ! Vous faut-il, en marbre ou granit, — On n’est pas économe — Quelque fontaine Cantini Pour vos places Vendôme t Tout ce qui est décoratif, Prenez-le par douzaine ! ... Vous planteriez le Chàteau-dTf L‘‘ Au milieu de la Seine ! Planier, avec ces feux qu’il a, Ferait bien, je l’accorde. Sur leur seul océan qu’est la Place de la Concorde t Et ce ciel de bleu ruisselant, Pas moyen qu’on y touche I Qu’au vôtre un peintre de talent Passe au moins une couche I Et Notre-Dame, toute en or. Que la vôtre en a honte : Si près du ciel, il semble encor Qu’au quinze août elle y monte ! Et notre mistral 1 Quels effets ! S’il soufflait sur vos plaines Vos monuments ne sont pas faits Pour de telles haleines ! Ah ! laissez nous, gens de Paris, O cité mondiale, Ce qui ne peut nous être pris : Notre Coloniale 1 A leur fantaisie, en riant, Marseille, mets un terme I Toi, la porte de l’Orient, Eh bien ! qu’on la leur ferme ! XAVIER MAUNIER.-...