PRÉCÉDENT

Le Petit Marseillais, 17 août 1926

SUIVANT

URL invalide

Le Petit Marseillais
17 août 1926


Extrait du journal

En mai 1924, écrit dans le Journal M. Maurice Philippe, lorsque M. Musso lini, dans un discours retentissant pro noncé à Païenne, tfhnonça qu’il pren drait toutes les mesures nécessaires pour guérir la Sicile do cette plaie honteuse, la Mafia, on applaudit beau coup, mais chacun se dit que c’étaient là do fort louables intentions, sans plus. Pensez donc, la Mafia, la reine de la Sicile I Organisation de brigandage à ses débuts, elle était parvenue à éten dre son action et était devenue en fait un véritable gouvernement. On payait impôt à la Mafia pour être protégé. La Mafia entretenait dans chaque secteur un garde qui portait fusil grâce aux demandes faites par quelque proprié taire influent qui payait ainsi sa « co tisation ». Un ingénieur qui n’est d’ailleurs pas Sicilien, mais entreprend de grands travaux en Sicile, et avec qui jo me suis assez longuement entretenu, me racontait qu'il reçut un Jour la visite d’un notable, commandeur de la Cou ronne d'Italie, qui lut tint le langage suivant : « Vous dirigez ici des travaux importants. Eh bien, pour être tran quille, vous pourriez peut-être verser, n’est-ce pas, 5.000 lires par mois ? » Mon Interlocuteur marchanda et obtint l'immunité avec un rabais de 2.000 lires. Il faut dire que les engagements do la Mafia étalent rigoureusement tenus. F.lle faisait sa police avec vigilance et sa répression était (l'une telle rigueur que les malfaiteurs,les autres n'avaient aucune chance de faire de brillantes af faires. L’auteur du moindre petit vol exercé au préjudice d’un cotisant de la Mafia était rapidement retrouvé, grâce aux nombreuses ramifications de l’as sociation, et presque toujours puni de mort 11 disparaissait sans laisser de trace. Un gouvernement, avons-nous dit, et non pas seulement en pratique. Car la Mafia faisait les élections dans toute la Sicile, et l'on peut croire qu’avec ses méthodes elle les faisait bien. C’était...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

En savoir plus
Données de classification
  • mellon
  • poincaré
  • ederlé
  • clemenceau
  • mort
  • amrouche
  • bunau-varilla
  • herriot
  • barthélemy
  • mallou
  • paris
  • france
  • tanger
  • dawes
  • chicago
  • amérique
  • maroc
  • lyon
  • bruxelles
  • canal
  • agence havas
  • l. u
  • l'assemblée
  • sénat
  • acadé
  • la république