Extrait du journal

UNE BELLE-MÈRE DANS L’ALCOOL Un ancien notaire, qui est en même temps archéologue et qui habite un joli village du Loiret, fait très volontiers, aux touristes, les honneurs des antiquités et des curiosités qu’il a recueillies et qui for ment un petit musée. Mais la visite la plus intéressante est celle qui se termine habituellement au tom beau de sa belle-mère, conservée depuis quinze ans dans l’alcool. Le récipient est une baignoire en zinc, revêtue de ciment et hermétiquement close. Une ouverture vitrée, pratiquée dans le couvercle, permet de voir le visage de la défunte, dont les cheveux ont poussé dans l’alcool d'une manière tout à fait extraordinaire. Les traits sont calmes, et la peau a un peu le teint recuit. Cette momie d’un nouveau genre est installée dans une chambre attenante au cimetière de la commune, que notre archéologue a fait édifier, en se mettant, parait-il, en règle avec les prescriptions concernant les sépultures. Conserver sa belle-mère dans l’alcool, tout comme des cerises et des prunes dans l’eau-de-vie, est, on l’avouera, le fait d’un gendre peu banal, et dont il serait peutêtre difficile de trouver un autre exemple. Et l’on dira encore que l’amour de la famille tend à disparaître !.... ARIEL....