Extrait du journal

CABARET MUNICIPAL On signale de Londres au Temps un curieux essai qui vient d’être tenté avec succès par les autorités d’un village près de Birmingham, qui porte bien son nom d’Elan, puisqu’il donne le signal d'une innovation à relater : Il y a un an bientôt, les habitants de cette localité crurent avoir à se plaindre de leurs débitants de boissons, tant au point de vue de 18 qualité que du prix dès consommations vendues. Sur leurs réclamations, le maire prit l’initiative d’ouvrir un « publlc-house * muni cipal, en s’engageant à rembourser personnel lement toutes les dépenses dans le cas où l’expériënce aboutirait à une déconvenue et à un aéfleit. Toutefois, il soumettait 'Vexplottation du cabaret officiel à certaines conditions édic tées sous forme de règlement. Il fut stipulé, par exemple, que l’établisse ment serait clos pendant les heures consacrées au travail, afin qu’aucun habitant ne fût tenté d'aller boire au lieu de travailler; qu’il reste rait fermé le dimanche, non pas seulement pour obéir à une tradition religieuse, mais ?our que chacun conservât ses salaires: que les femmes et les mineurs ne seraient pas admis à consommer sur place et qu’aucune boisson à emporter ne serait servie à une fem me au-dessous de 21 ans ou à un garçon audessous de 16. Le publlc-house municipal de vait rester ouvert de midi à midi trente, de heures à 2 heures 1/2 et de 5 heures 30 à heures du soir.Les consommations en alcool étaient rationnées à un verre le matin et trois verres au plus le soir. On pouvait craindre qu’un commerce aussi strictement limité dans son débit et dans ses heures de travail réalisât do piteux chiffres d’affaires. Bien au contraire, l’opération a été excellente à tous égards. En moins d’un an, le capital engagé a été remboursé et. à la fln du troisième mois, la commune se trouve avoir réalisé un bénéfice net dé 9,000 francs. Tous les autres cabareticrs ont dû fermer boutique. Les habitants jouisfflF ^■yytif'cssPr au point de vue de la santé et de la moralité. Les petits délits ont presque complètement disparu et la criminalité est réduite dans des proportions Inespérées. La municipalité va consacrer les 9,000francs de bénéfice du cabaret officiel à des achats do livres pour fonder une bibliothèque publique. A quels merveilleux résultats on pourrait s’attendre grâce au monopole de l’alcool ! La vertu refleurirait dans l’Eldorado européen et le cabaret offi ciel subviendrait à l’entretien des musées, des bibliothèques publiques, voire des cantines scolaires.— J....