Extrait du journal

ses de bois, des traces du passage des roues, traces qui sont absolument inexistantes. La voie s’est simplement déplacée. I/aiguille faussée, les rails tordus, mais cela est dû uniquement au fait des wagons tirant les uns à droite et les autres à gauche avant que les attelages ne se rompent, Le récit d’un voyageur Etampes, 20 mars. — M. Paul Del. torte, qui habite Paris, se trouvait dans le wagon-restaurant au moment du dé raillement du rapide de Bordeaux, assis seul à la table la plus rapprochée de l’arrière du wagon. Il s’est tiré de l’ac cident avec une simple commotion. M. Deltorte lisait un journal du soir en attendant le second plat du dîneur, quand le train siffla cinquante métrés avant d’entrer en gare d’Etampes. « Le déraillement, a-t-il dit, ne com muniqua pas au wagon une secousse telle que j’aie pu penser tout de sutte à un accident, mais le choc ne tarda pas à se produire, un choc terrible, qui me fit donner de la tête contre la paroi située en face de moi, tandis que le rebord de la table me comprimait la poitrine au point de m’ôter un bon moment la respiration. « D’autres dineurs se levèrent avant moi pour sortir. 'Une femme criait : « Au secours I Au secours I », sur le quai où je la retrouvai. J’étais encore comme assommé. Elle criait toujours. Un employé l’emmena ; un autre me demanda : « Etes-vous blessé 7 » « Je répondis : « Je ne crois pas ». « Cependant, comme je me sentat dé faillir. je demandai à m’asseoir dans le bureau du chef de gare. Un employé partit pour retirer mes bagages du train, qui devait continuer sa marche.» Ce sont les mêmes impressions que l’on a pu recueillir auprès de M. Kurt Honner. conférencier berlinois, qui ga gnait l’Espagne, où il doit prendre la parole dans plusieurs villes. Dans un français très correct, il a expliqué qu’il n'avait pas eu le temps de s’émouvoir, tant l’accident avait été rapide. Blessé, il a exprimé des remerciements pour les soins qui lui ont été donnés., {Lire la suite plus loin)...