Extrait du journal

Les conférences relatives au travail se multiplient, d’excellentes choses mais cela rappelle le mot du prélat à vantait l’éloquence d'un prédicateur : « Il a dit des choses absolument nouvelles sur la charité. » A quoi il répondait : « A-t-il dit qu’il ne fallait pas la faire ? ». C’est cela, en effet, qui aurait été la nouveauté. Sur le travail on ne peut donc qu'engager les gens à être laborieux. La difficulté est que la guerre continue, qu’il est déjà très hasardeux de fixei la répartition des emplois et que l’absence ou la raréfaction des matières premières viennent bouleterseï les plus ingénieux et généreux plans de reprise. Il a fallu d’urgence rassurer les prisonniers et leurs familles quant à la réintégration ultérieure des captifs, à leur droit au secours, à la réadaptation. La Charte du Travail, après avoir tracé les lignes idéales de l’effort national et de l’union entre employeurs et employés ne peut momentanément avoir qu'une influence fragmentaire sur une activité sociale elle-même mise en veilleuse. C’est dans ces conditions incertaines et constamment changeantes que les orateurs et les histrions traitent du travail et encouragent les bonnes volontés. Mais ce zèle louable aura surtout occasion de se manifester lorsque les circonstances nous permettront de revenir à la vie normale, au libre exercice des énergies, au rassemblement de tous les Français. Et c’est la paix seule, si elle est juste et durable, qui mettra tout en ordre. On ne croit pas blasphémer en exprimant des voeux pour une prompte solution en ce sens. — E. Th....