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Le Petit Marseillais, 26 mai 1930

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Le Petit Marseillais
26 mai 1930


Extrait du journal

Sans doute mal informées de la nature et de la portée des sanctions édictées en matière de perte d’un bâtiment de l'Etat, certaines person nes peuvent se demander, au lende main du jugement de Brest, si la peine prononcée contre le comman dant de VEdgar-Quinet correspond équitablement à la faute commise. Puisque cette faute est avérée, aux termes d’un dispositif que personne n’a le droit de contester, deux années de privation de commandement, en tout et pour tout, ne semblent-elles pas la rançon trop légère d'une impé ritie qui a coûté très cher a la France. Et l’on rappelle la grandeur du dommage : millions à l’eau par douzaines, grave atteinte au prestige, instruction d’un contingent de jeunes officiers compromise ou pour le moins interrompue. Pour bien saisir le sens et la valeur de la sentence rendue, rien n’est plus utile, croyons-nous, que de se placer un moment dans l’atmosphère mari time : tout ce qui touche a la conduite du navire, fonction principale des commandants, y apparaît, il faut qu'on le sache, comme revêtu d'un caractère si sérieux qu’il en devient en quelque sorte sacré, et nulle vertu rarement militaire n’v est prisée à égal de l’aptitude professionnelle. Un tel est-il « marin » ? Sait-il ma nœuvrer ? Sait-il naviguer ? Est-il timide ? Est-il téméraire ? A-t-il de la chance ? Telles sont les questions que se posent entre eux, parlant confiden tiellement," les officiers de nos ports de guerre.- Et moins leur importe, en leur for intérieur, que l’amiral X on le commandant Y se montre excellent administrateur et préside sagement aux destinées d'un arsenal que de savoir .si, un navire sous les pieds, il est vraiment à la hauteur des fonctions navigantes. Comman der à la mer, comme un vrai marin doit y commander, constitue le seul critère qui, dans l'opinion navale, serve à distinguer les chefs entre eux. Voilà pourquoi la peine de la pri...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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