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Le Petit Marseillais, 28 octobre 1900

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Le Petit Marseillais
28 octobre 1900


Extrait du journal

monieux, élégant, d’un certain charme esthétique. Nous ne sommes pas les seuls, du reste, à nous préoccuper de tout ce qui se rattache au décor de la rue. Des essais très inté ressants ont été fait s à Paris et à Bruxelles. Des concours de façades ont été ouverts, comme on le sait, et il en est résulté que des maisons d’une gracieuse architecture, d’une très heureuse variété de détails ont fait, leur apparition dans un grand nombre de rues. Pourquoi, effectivement, n’a-t-on en vue que de construire d’immenses et prosaïques maisons do rapport? Il nous semble bien que le côté de l’art, de l’orne mentation pourrait fort bien se concilier avec l’intérêt des propriétaires. Croit-on, par exemple, que les rues Can ne Mère et Noailles ne seraient pas plus séduisantes encore si les façades de leurs immeubles n’étaient pas si uniformes, se distinguaient par des bas-reliefs, des mou lures, des sculptures, enfin par une recher che décorative, et constituaient enfin des constructions véritablement élégantes ? La rue, c’est beau, a dit Diderot. Oui, mais à la condition que l’on y introduise un peu d’art et do goût. Et, à ce propos, ainsi que le demandait le congrès de l’art public qui s’est tenu récemment à Paris, pourquoi les enseignes, les écriteaux, les girandoles, les candélabres, les devantures, etc., ne con tribueraient pas, do leur coté, à embellir, à adorner la rue, à lui donner un cachet particulier? Nous ne pensons pas, par exem ple, qu’un joli modèle d’enseigne puisse nuire à la publicité d’un Industriel. Il nous semble, au contraire, que celle-ci n’aurait qu’à y gagner. En somme, on reconnaîtra que l’art dans la rue n’est pas irréalisable et viendra un jour où il comptera des partisans de plus en plus fervents. Pour ne parler que de notre ville, qui a déjà pour elle son ciel, sa lumière, on devine les effets ravissants que l’on pourrait tirer de la décoration des mai sons qui jalonnent ses principales voies pu bliques. Aussi bien, nous le répétons, il nous est difficile de ne pas accorder notre en tière approbation à l'initiative que vient de prendre M. Reynoir et qui mérite d’être vivement encouragée. Il a demandé la nomination d’une com mission extra-municipale qui prendra le titre do « commission de l’art public » et dans laquelle il serait désirable que l’on fit entrer non seulement des architectes, mais encore des peintres, des critiques d’art, des hommes enfin connus par leur compétence et par leur culte pour leur...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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