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Le Petit Marseillais, 29 septembre 1903

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Le Petit Marseillais
29 septembre 1903


Extrait du journal

On nous écrit de Paris, le 27 septembre : La mise en non activité par retrait d’emploi de l'amiral Maréchal a été demandée par M. Pelletan en de tels termes au conseil des ministres que celui-ci ne pouvait que se ran ger à son avis. Le ministre de la marine a donné, au sujet des faits qui ont motivé les lettres vives de l’amiral, des explications inexactes qui, fournies avec vivacité, selon l’habitude de M. Pelletan, ont été acceptées presque sans discussion par ses collègues. Le ministre n’avait plus dés lors qu’à insister sur le caractère des lettres qu’il avait reçues et demander, au nom de la discipline, la mise en non activité de l’amiral. Il est, d’ailleurs, piquant de voir invoquer la discipline par un ministre qui introduit sciemment l’indiscipline dans les rangs de la marine. On nous assure qu'aucun ministre n’a élevé la voix en faveur de l’amiral Maréchal. Ce n’est pas, d’ailleurs, qu’ils approuvent tous la mesure qui le frappe. Il y a, en effet, presque unanimité dans le conseil pour reconnaître que le ministre de la marine est proprement un hurluberlu ; mais aucun ministre n’a voulu se mêler de cette affaire. Le président de la République, que des amis de l’amiral avaient mis au courant de l’incident avant la réunion du conseil, était opposé à la mesure. Il espérait que, dans le conseil des ministres, la majorité la combattrait et, dans ce cas, il se serait rangé du côté de cette ma jorité. Ainsi l’amiral avait gain de cause et M. Pelletan était obligé de se retirer : double résultat qui aurait été fort agréable à M. Loubet. Mais personne n’ayant combattu l’opinion du ministre de la marine, le prési dent n’avait plus qu’à s’incliner, ce qu’il a fait de mauvais grâce, d’ailleurs. On reconnaît que cet acte diminue encore l’autorité de M. Pelletan. déjà fort réduite, et c’est peut-être pour ce motif que quelquesuns de ses collègues du cabinet ne lui ont pas refusé leur adhésion. Au reste, on considère que la mise en non activité de l’amiral Maré chal n’est que temporaire. En effet, le ministre équilibré qui succédera à notre présent minis-...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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