Extrait du journal

— M. Privât avait blessé mon frère de cet abominable soupçon ! — Il ne le connaissait point. — Kt si j’avais cru que ma conduite pouvait être interprétée contre mon désintévcssci», ment, Jamais je n’a uval s ouvert mon coeur à Germaine. Cette pensée seule, si elle m’était venue, aurait arrêté des paroles que je brû lais de prononcer depuis longtemps. Ah! du moins elle serait encore ici et je serais moins malheureux ! La mère ne paraissait émue que du chagrin présent de son fils, mal® le léger souriro de ses regards apitoyés indiquait bien qu’elle avait confiance en l’avenir. — Mon enfant, tu me demandais ce qu’l# te restait à faire ? A travailler toujours. A aider notre ami, M. Privât. Ne t'inquiète pas. Ne faiblis pas. Ne te reproche rien. Tout ce qui est arrivé n’est que la logique des circons tances. Va, travaille, et le bonheur surviendra. Georges ayant appuyé son front brûlant aux petits carreaux de la fenêtre aperçut M. Pri vât entrer dans la cour. — Mère, M. Privât vient te parler. C’est sans doute Germaine qui l’envole. Permets-moi do ne pas assister à cetto entrevue. — Tu le fuis, enfant l — S’il est fâché, tu m’excuseras. Mol, je se rais trop faible devant lui, à cause d’elle ! Il resta dans la chambre vide de Germaine el sa mère descendit pour accueillir M. Privât. Tous deux avaient le sourire aux lèvres. — Eh bien ! dit le père de Germaine. Ça y est! Nous l’attendions cet aveu! Georges a pris son temps; enfin, 11 s’est décidé. — Oui, mais quel fâcheux incident de début. Qui aurait supposé qu’elle serait si absolue, si entière, ta chère petite I — Moi I moi, qui m’en doutais. Néanmoins, celle séparation est un grand bien, croyezmoi,, madame. Elle ne fera qu’attiser l'affec tion. Ah i ils peuvent bien attendre un peu-. •oupira-t-lL...