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Le Petit Marseillais, 5 février 1926

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Le Petit Marseillais
5 février 1926


Extrait du journal

La partition financière comporte à son ouverture un nombre démesuré de mesures pour rien. Vous avez lu le compte rendu de la Chambre, séance de mercredi. Au programme figurait le passage à la discussion des articles. Cette discus sion nous a tous confirmés dans cette opinion que la majorité parlemen taire ne sait ni ce qu’elle veut ni ce qu’elle fait. Les projets examinés ressemblent à ces tableaux de l’école futuriste dans lesquels chacun découvre ce qu’il veut, un potiron, une jeune ferfime allaitant ou un port de mer. Leurs auteurs eux-mêmes reculent effarés devant ces loufoqueries. La Chambre ne leur cède pas en absurdité. Le gouvernement dépose un plan fiscal, mais c’est celui de la commission qui est à l’ordre du jour. Croyez-vous que l’on commencera par le commencement ? Pas du tout. On saute d’un coup à l’article 58. A peine cet article est-il abordé que chacun convient, à part soi, qu’il ne tient pas debout. Bon. Le voici à terre. Le lendemain, hier matin donc, on reparle de cet article pour nous apprendre qu’on a confectionné un nouveau texte mais que la com mission n’a pas dit encore son senti ment à ce sujet. On passe à l’article 59 destiné, comme l’article 58, à embêter tous les Français. Là dessus nu député, qui tient à les embêter plus que les autres, propose que les noms et les chiffres des taxes de tous les imposés sur Je revenu seront à la disposition du public. Comme c’est à la fois idiot et odieux, 285 députés votent ce texte. Et en voilà pour deux jours de dis cussion. On recommencera ce matin. Du train dont on y va on n’en finira jamais, et c’est à souhaiter, car pour un vote acquis il n’est question que d’inquisition, de dénonciation fiscale Alors que peut-on espérer d’une as semblée qui aborde dans un esprit de folie un problème qui exige tant de raison ? Après les mesures pour rien, nous voici bientôt à la cacophonie abso lue. — E. Th....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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