Extrait du journal

Paris, 4 juillet. Les communiqués se succèdent de plus en plus copieux et pleins d’heureuses nouvelles. Ils nous montrent la progres sion des troupes françaises s’accen tuant de façon très sensible au Sud de la Somme, et celle des troupes anglaises, bien qu’un peu ralentie par les raisons que j’ai dites hier, s’affirmant, néan moins, sur nombre de points. Nos alités ont, en effet, devant eux des forces considérables qui comprendraient la garde, ramenée là en toute hâte. Il n’en est pas moins vrai que le coup porté à l’ennemi est déjà très rude et qu’il a provoqué un fléchissement pres que général. Dans la journée de lundi, nos soldats ont avancé de cinq kilomètres vers Péronne, dont ils ne sont plus qu’à cette même distance. Ils ont même entamé, par endroits, les troisièmes positions allemandes et cueilli, en deux jours, plus de huit mille prisonniers, avec un maté riel qui ne comprend pas moins d’une dizaine de batteries, dont plusieurs de gros calibre,des mitrailleuses et des mor tiers de tranchée à l’avenant. Notre ligne passait, hier, par Curlu, Feuillères, le bois du Chapitre, Flaucourt, Asservillers et les abords d’Estrées. Tous ces points * ont été enle vés d’assaut par notre infanterie, après des bombardements dont l’ennemi a été à ce point éprouvé et terrifié que, cette nuit, il n’a réagi nulle part. Quant à nos amis anglais, qui ont eu à soutenir de furieuses contre-attaques, ils n’en ont pas moins, à l’Est de l’Ancre, pris La Boisselle, dont les défenseurs ont été réduits à capituler, et gardé la plupart des positions prises autour de Thiepval. En ajoutant le chiffre de leurs prisonniers au nôtre, on arrivé^à un total de près de treize mille, soit plus que la valeur d’une division au complet. Je ferai remarquer, en passant, que la soudure entre les deux années n’est...