Extrait du journal

Nous voulons parler de la reine Maud, l’épouse du roi que les Norvégiens vien nent de se donner. La reine Maud, on peut le dire, n’est nullement « vieux jeu ». Déjà, dans son enfance, elle avait au plus haut point l’amour de la simplicité et, par contre, une horreur profonde pour tout ce qui concerne l’étiquette,. au risque même de scandaliser la cour britannique.* Escortée seulement d’une dame de com pagnie, la princesse parcourait Londres et les environs, prenant sans façon le che min de fer de ceinture. Mais ce qu’il y a lieu surtout de noter d'original chez elle, c’est, bien que possé dant une fortune qui, jointe à celle du prince Charles, dépasse deux cents mil lions, elle a tenu à apprendre un métier. On ne sait jamais, en effet, si on sera à l’abri des mauvais jours. C’est ainsi que la nouvelle reine pour rait, le cas échéant, gagner parfaitement sa vie, car elle en remontrerait, parait-il, comme modiste à une première de la rue de la Paix. Et il n’est pas défendu d’ajouter qu’en cela la jeune souveraine donne une leçon des plus piquantes à une foule de jeunes filles, appartenant même à la petite bour geoisie, qui se croiraient déshonorées si elles touchaient à une aiguille, à n'importe quel travail de couture. La reine Maud connaît nos classiques et, son esprit se hausse A connaître un pourpoint d’avec un haut-de[chausse. Par le temps qui court, c’est faire preuve tout à la fois d’esprit et de sagesse. — B....